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LETTRE AU PAPE FRANCOIS D’UN ANCIEN MEMBRE DE LA CURIE suivie de LA REPLIQUE (sur le ton de l’humour) D’UN LAÏC IRLANDAIS

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(Le 27 Novembre passé, un ancien membre de la Curie de Rome faisait paraitre une lettre ouverte mais anonyme adressée au pape François, l’accusant de « duplicité » et de « manque de professionnalisme » entre autres jugements.

Eamon Sweeney, un laïc Irlandais, répond sur le mode humoristique par une seconde lettre qui met en évidence le pharisaïsme de la première. On trouvera ci-dessous la lettre anonyme du membre de la Curie et à la suite la réponse du laïc Irlandais).

Lettre anonyme au Pape François d’un ancien membre de la Curie romaine (27/11/15)

Saint Père, dans votre discours de Noël de 2014, vous invitiez vos collaborateurs de la Curie à faire avant tout un examen de conscience. L’Avent est en effet une occasion pour réfléchir sur ce que Dieu nous promet et attend de nous. Vous affirmiez que vos collaborateurs du Vatican doivent être un exemple pour toute l’Eglise. Et vous énumériez ensuite une série de « maladies » dont souffrirait la Curie. J’ai trouvé alors ce jugement assez dur et injuste contre beaucoup au Vatican que je connais personnellement, tandis que vous donniez l’impression de parler comme quelqu’un qui ne connaît le Vatican que de loin ou de haut. C’est précisément ce discours                                                                              de vous qui a inspiré la lettre que je vous écris. A votre exemple,  je ne parlerai pas de toutes les bonnes choses que vous faites et dites, pour énumérer seulement les aspects de son exercice du ministère papal qui me semblent  poser question.

1 – Un comportement émotionnel et anti-intellectuel  

Laisser une Eglise de la doctrine c’est instaurer une Eglise de l’arbitraire, pas une Eglise de l’amour. Nombre de vos collaborateurs et de vos conseillers manquent vraiment de compétence en termes de doctrine et de théologie ; ce sont des hommes qui ont derrière eux soit une carrière dans le gouvernement ecclésial, soit dans l’administration d’une université et qui trop souvent préfèrent raisonner en termes pragmatiques et politiques.  Or vous,  chef suprême  de l’Eglise, devriez montrer plus clairement le primat de la foi, pour vous-même et pour tous les catholiques. Sans la doctrine, la foi n’est rien.

2- Autoritarisme

Vous prenez vos distances avec la sagesse-qui est soigneusement gardée dans le droit canon ainsi que dans la praxis historique de la Curie. Joint à votre aversion pour un enseignement prétendument théorique, ce penchant mène à un autoritarisme qu’aurait désapprouvé  Saint Ignace lui-même, fondateur des Jésuites. Ecoutez-vous vraiment les avertissements de ceux qui vous font remarquer quelque chose que par vous-même n’avez pas vu ou compris immédiatement ? Qu’arriverait-t-il si vous saviez qui je suis ? Agir de façon moins autoritaire aiderait à changer le climat actuel de peur.

3 - Populisme du changement C’est la mode aujourd’hui de parler de changement. Mais le successeur de Pierre, surtout lui,  a le devoir de se souvenir  et les autres avec lui,  des choses qui ne changent que lentement ; et plus encore de celles qui ne changeront jamais. Vous croyez vraiment que le soutien que vous recevez des gourous de la politique et des médias est un bon signe ? Le Christ n’a pas promis à Pierre la popularité dans la presse et la louange qui mène à la célébrité (Jn 21, 18). Beaucoup de vos affirmations font naître de fausses expectatives et donnent l’impression nuisible que la doctrine et la discipline de l’Eglise pourraient et devraient être adaptées aux opinions changeantes de la majorité. L’apôtre Paul a sur ce point un sentiment autre (Rom 12,2 ; Ef 4,14).

4 – Aucune « humilité » devant l’héritage de vos prédécesseurs

Votre comportement est perçu comme une critique de la façon dont ont vécu, parlé et œuvré vos prédécesseurs (souvent canonisés). Je ne parviens pas à comprendre comment cela est conciliable avec l’humilité que vous avez si fréquemment demandée. Humilité certainement nécessaire surtout quand il s’agit de continuer la tradition qui remonte à Pierre. Implicitement, votre comportement suggère l‘idée  que vous voulez d’une certaine façon réinventer le ministère de Pierre. Au lieu de préserver fidèlement l’héritage de vos prédécesseurs, vous voulez vous l’approprier de façon créative. Mais Saint Jean n’a- t-il pas dit : « Lui, le Christ, doit grandir et moi au contraire, diminuer » (Jn 3, 30) ?

5 - Pastoralisme

Vous avez dit récemment que ce qui vous plaît le plus dans le fait d’être pape, c’est de pouvoir agir en berger. Naturellement, ni un pape ni aucun autre pasteur ne peut douter que l’Eglise suive la doctrine du Christ en tout ce qu’elle fait (pastorale, sacrements, liturgie, catéchisme, théologie, charité); parce qu’en définitive tout dépend de la foi révélée dans les Saintes Ecritures et par la Sainte Tradition, et qu’elle est par conséquent une obligation pour la conscience des fidèles. Nous ne pouvons vivre la foi, et la transmettre aux autres si nous ne la connaissons pas. Sans une bonne théorie, nous ne pouvons agir bien à long terme. Sur le terrain de la pastorale, sans un enseignement doctrinal, nous ne créerons qu’une vague émotion, éphémère qui plus est.

6 – Exhibition exagérée de la simplicité de votre style de vie

 Vous voulez certes donner l’exemple ; mais convient-il que vous vous occupiez vous-même de la moindre activité quotidienne ? Sur le terrain de l’ascétisme, la main gauche doit ignorer ce que fait la main droite (Mt 6,3), autrement quelque chose sonne faux. Si vous souhaitez vraiment conduire des véhicules écologiques, il vous faut payer bien plus cher ou que d’autres paient  ce que coûtent les technologies les plus onéreuses : l’écologie a son- prix.

7 –Particularisme

Il est un particularisme qui subordonne trop souvent les objectifs de l’Eglise universelle aux points de vue d’une partie seulement de l’Eglise. Chez un pape, ce comportement est presque comique quand on songe à quel point notre monde est interconnecté, plus mobile et plus proche que jamais. De nos jours en particulier, c’est un trésor que l’Eglise catholique soit toujours la même dans le monde entier. Que les catholiques de tous les pays vivent, prient et pensent de façon semblable les uns proches des autres, correspond à la réalité d’ensemble de la vie.

8 – Undésir continu de spontanéité                                                                   

Une faute professionnelle n’est pas le signe de l’œuvre de l’Esprit Saint. Des expressions comme « proliférer comme des lapins », ou « qui suis-je pour juger ? » peuvent frapper beaucoup de monde, mais conduire à de graves malentendus. Chaque fois, d’autres doivent se précipiter pour expliquer ce que vous avez réellement voulu dire. Agir sans tenir compte d’un programme et à distance du protocole est possible dans certains cas, mais ne peut devenir la norme.  Il s’agit aussi du respect nécessaire envers vos collaborateurs à Rome et dans le monde. Pour un pape, le niveau de spontanéité doit être sans aucun doute inférieur à celui des pasteurs.

9 – Manque de clarté sur les liens entre liberté religieuse, politique et économique

Bon nombre de vos déclarations indiquent que l’Etat devrait gouverner toujours plus, contrôler davantage et devenir responsable en particulier dans le champ économique et social. Nous sommes habitués en Europe à des Etats très forts. Mais que l’Etat puisse s’occuper de tout,  l’histoire le réfute. L’Eglise doit défendre des organismes non-gouvernementaux qui puissent fournir les biens que l’Etat est incapable  de procurer. Contre la tendance à tout attendre de la part de l’Etat, l’Eglise doit aider les gens à gérer leur propre vie. Par ailleurs l’Etat « social » peut devenir trop puissant et donc paternaliste, autoritaire et réactionnaire.

10 - Meta-cléricalisme

D’un côté vous montrez peu d’intérêt envers le clergé, mais de l’autre vous critiquez un cléricalisme qui est plus imaginaire que réel. De bonnes intentions ou des déclarations devant des groupes restreints ne peuvent compenser ce manque d’intérêt.  Les évêques et les prêtres ont le droit de savoir que le pape les soutient quand ils défendent l’Evangile « à temps et à contre temps », même s’ils le font d’une façon qui, personnellement, ne plaît pas au pape. Il n’est pas bon que des gens pensent que le Pape voit certaines choses d’une façon différente de celle du catéchisme, et que d’autres l’imitent dans le but de faire carrière sous ce pontificat. Comme pape, vous accomplissez un service nécessaire à la continuité et la tradition de l’Eglise : même les chrétiens non catholiques partagent cette opinion. Il serait préférable que vous réduisiez vos innovations et provocations ; nous avons déjà de nombreuses personnes qui agissent de la sorte. Votre magistère est par sa nature même parole définitive de provocation et d’innovation ; après tout vous êtes le représentant du Christ et le maître suprême de notre foi surnaturelle.

En cette année de miséricorde, accueillez s’il vous plaît cette occasion pour découvrir ce que vous avez négligé ces derniers temps. Faites-vous aider pas vos collaborateurs : ils n’apprendront quelque chose de vous que si vous-même êtes disposé à apprendre quelque chose de leur part. Comme moi, il y en a tant d’autres qui se trouvent en difficulté à cause de la façon dont vous parlez et agissez parfois. Mais c’est une chose qui peut s’arranger s’il devient évident que vous entendez ce que les autres ont à vous dire.

Je sais malheureusement que vous ne tolérez guère ce genre de critiques et c’est pourquoi je ne mets pas mon nom à la fin de cette lettre. Je veux protéger mes supérieurs de votre colère ; surtout les prêtres et les évêques avec lesquels  j’ai si longtemps travaillé et de qui j’ai tant appris. Vous pouvez agir de façon à nous libérer, moi et d’autres, de nos craintes.  Ou encore mieux vous pouvez rendre superflues des lettres comme celle-ci, en apprenant simplement quelque chose d’autrui. C’est dans cet esprit que je vous souhaite un Avent de bénédiction et de méditation !

 

Lettre snonyme d’un Pretre Du Temple De Jerusalem A Jesus Le Grand Pretre

(par Eamon Sweeneysur le mode de l’humour)

Je m’adresse respectueusement à Vous, le Grand Prêtre, Jésus de Nazareth : Voici que déjouant tous les pronostics en notre faveur,  nous qui avons passé toute une vie au service de la Loi de Dieu dans le Temple de Jérusalem, vous êtes devenu le Grand Prêtre. Je sens qu’il est de mon devoir de m’adresser à Vous, dans l’espoir de vous stopper net ou pour le moins de réduire les dommages que vous êtes en train de causer à un système que nous et d’autres défenseurs résolus de la Loi et du Temple avons construit et dont nous craignons constamment et en secret qu’il vienne à s’écrouler. Vous nous avez l’an passé demandé un « examen de conscience » sur la manière dont nous servons le Seigneur dans notre ministère dans le Temple et avez énuméré diverses « maladies » dont nous souffrons.

Je ne vais pas évoquer ce qui est bon ou unique ou rempli de grâce et d’inspiration chez Vous, mais je vais centrer ma lettre sur ce qui me semble à moi et à d’autres un problème pour le système.

1 – Vous parlez trop des pauvres et de la miséricorde,  et laissez de côté  la subtile argutie qu’il faut développer quand il est nécessaire de rentrer dans les détails de la Loi, caractéristique et orgueil de notre tradition. Or si la Loi ne s’applique pas littéralement  dans toute sa magnifique cohérence, que nous reste-t-il à part l’anarchie ? Nous savons qu’elle est  maudite, cette multitude qui ne connaît pas la Loi. Au lieu de rompre avec le passé et de guérir les malades les jours de repos, ajoutant que le sabbat est fait pour l’homme, vous devriez, en tant que Grand Prêtre saisir chaque occasion pour exalter la sainteté et l’immutabilité de la Loi, tout en rappelant à la multitude qu’elle est indigne d’une Loi ainsi divinement révélée.

2 – Vous agissez trop autoritairement

Regardez vos prédécesseurs les grands prêtres, Saint Caïphe et le vénérable Anaïe, ce dernier encore heureusement présent parmi nous, quoique retraité. Ils étaient des sages qui se laissaient guider par des mains plus expérimentées et des esprits plus profonds. Ils firent donc rarement un faux pas parce qu’ils n’avancèrent que rarement sans prendre avis et conseil de notre part. C’est Vous maintenant le Grand Prêtre, l’autorité suprême. Nous serions de loyaux serviteurs dans la mesure où nous occuperions des postes nous permettant d’agir avec le pouvoir provenant de votre autorité. Nous craignons maintenant que ce pouvoir que nous exercions alors sur les autres soit aujourd’hui exercé sur nous. Il y eut une époque où la multitude nous respectait, voire nous craignait. Ce que nous redoutons le plus actuellement c’est qu’elle ne nous craigne plus. Nous avions le pouvoir de punir quiconque se risquait  à être en désaccord, nous sommes inquiets de sentir qu’il a diminué. Nous voulons que vous agissiez moins et que vous  nous laissiez agir en votre nom, avec votre autorité.  

3 – Vous faites trop appel à la multitude en promettant du nouveau

La foule n’aime pas le changement. Le grand succès de la loi a été d’apparaître comme inaltérable et inchangeable comme Dieu même qui la donna à Moïse. Pouvez-vous vraiment être sérieux lorsque vous utilisez sans précaution des phrases du genre « Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens ….et la suite » et que vous ajoutez ensuite « Mais moi je vous dis que….des choses plus profondes » ? Croyez-vous vraiment que ce soit une bonne chose que les gens soient suspendus à vos lèvres en disant « Personne n’a jamais parlé comme cet homme » ? Tout cela crée des impressions très nuisibles.

Vous devez savoir que tout changement  doit avoir lieu sans que la multitude réalise que le changement est en marche. Pour ce qui est de gérer le changement, c’est nous qui en avons l’expérience et vous devriez laisser cela  entre nos mains.

4 - Votre style est une critique de la façon dont vos bienheureux prédécesseurs ont vécu, parlé et agi

Laissons la comparaison avec Saint Caïphe et le Vénérable Anaïe. Il suffit de voir à quel point votre style de vie contraste avec celui de Jean Baptiste. Il jeûnait et prenait du miel sauvage ; il vivait au désert. Vous, par contre, mangez et buvez et qui plus est en compagnie de pécheurs. Tel n’est pas le style de vie que nous avons l’habitude d’attendre d’un Souverain Prêtre. Nous voulons un Souverain Prêtre qui fasse des reproches aux pécheurs, non qui leur fasse sentir qu’il a pitié d’eux et de leurs faiblesses. De plus où est votre humilité ? Parler du « Fils de l’Homme »,  d’« être envoyé du Père » est-ce cela l’humilité ?

Si vous continuez dans cette voie, vous montrerez clairement que vous voulez inventer un type nouveau de sacerdoce, un « culte en esprit et en vérité » avez-vous dit. Qui a jamais entendu une chose pareille ? Laissez-nous respirer, s’il vous plait. Vous devez cesser de faire les choses différemment de vos prédécesseurs dans le sacerdoce suprême. Si ce n’est pas le cas, nous dirons adieu à la Loi et au Temple. Nous voulons que vous soyez humble, que   vous vous refréniez et que vous nous laissiez, nous, agir fermement et peut-être pas aussi humblement en votre nom.                                                                                                                                                                                      

5 – L’exagération du Bon Pasteur

Penser que cette exagération-là conduit les gens vers de gras pâturages c’est les tromper et vous tromper vous-même. Peu importe que les brebis souffrent de la faim ou soient épuisées à cause des épines et des ronces ou se perdent dans les pierriers, du moment que la Loi demeure le suprême témoignage de l’amour de Dieu envers elles. Elles ne comprendront jamais à quel point Dieu les aime en leur donnant la Loi et le Temple. Votre ignorance est autant votre tragédie  que notre bénédiction est de connaitre et de proclamer la Loi.  Grand Prêtre, ce qui compte c’est la connaissance de la Loi, et pas la sympathie pour les brebis. La Loi nous a donné la clé de la connaissance et cette clé nous l’utilisons pour maintenir toutes choses bien fermées.

6 – Simplicité exagérée dans votre manière de vivre

C’est un scandale que vous ne logiez pas dans les locaux réservés au Grand Prêtre à l’intérieur du Temple, parce que vous avez dit que cela vous isolerait du contact avec des personnes authentiques et vous rendrait dépendant de nous. Pourquoi devoir être si indépendant ? Notre pouvoir comme prêtres du Temple repose sur votre dépendance à notre égard. A dire vrai, ce qui nous dérange le plus dans votre style de vie simple, c’est qu’il met les autres à découvert et cela devient maintenant quelque chose d’insupportable. Imaginiez que vous montiez un âne alors que la tradition du Grand Prêtre a toujours été de le faire sur un grand et beau cheval.

Lorsque vous vous déplacez assis sur votre petit âne, de quoi avons-nous l’air, nous dont l’ambition est de monter d’imposants chevaux ? Ce n’est pas ainsi que les choses doivent se passer ! Et puis avez-vous pensé à l’effet dévastateur que vous avez produit sur les travailleurs du Temple et à la fin de leurs illusions ? Autrefois c’était un orgueil de balayer le crottin de cheval dans l’écurie du Grand Prêtre. Maintenant ces hommes, dont je connais beaucoup, ne sont pas loin de verser des larmes quand il leur faut balayer du crottin d’âne.

7 – Votre point de vue particulier est rustique

Franchement nous souhaitons que la Loi soit honorée comme divine, intangible et universelle, et reste bien entendu sous notre contrôle. Par ailleurs vous agissez par trop à partir de votre expérience personnelle (comme charpentier) et de votre origine régionale. Vous venez de Nazareth, admettez-le, et de Nazareth….. comme nous le savons tous. Comment quelqu’un qui n’a jamais vécu et travaillé dans La Ville peut-il apporter quelque chose qui ne soit pas un point de vue rustique et étroit ?

8 – La maladie de la spontanéité

On pourrait croire que l’Esprit Saint est une force vivante et active qui travaillerait et parlerait à travers vous. Imaginez-vous sérieusement que lorsque le Grand Prêtre dit que l’Esprit le guide, c’est vrai ? Nous savons tous  à quel point cette vision est dangereuse.

Nous, par ailleurs, savons que la vérité de l’Esprit réside dans les énoncés fidèles à la Loi.  La conformité à la Loi exige l’enquête de fond que nous avons toujours pratiquée dans le Temple : comparer chaque proposition du Grand Prêtre avec la Loi et ses multiples interprétations. Vous feriez bien de vous obliger à suivre les conseils de ceux qui sont accoutumés à l’influence sur les foules, et de vous borner à quelques actes limités de spontanéité : bien planifiés et préparés à l’avance. Vous êtes en train de causer du stress à d’autres personnages notables du Temple qui ont maintenant le sentiment d’être obligés de poser leurs propres actes de « spontanéité ».

9 – Vous vous méfiez de la relation entre les pouvoirs civils et religieux

« Rendez à César ce qui est à César ». Voilà une de vos expressions spontanées les plus malheureuses et qui a provoqué fureur et malaise chez beaucoup d’entre nous. Nous savons tous que la loi est la base de notre société. Nous voulons gouverner la multitude à travers la Loi, sans référence à aucune autorité  hors de la Loi. Nous voulons une société théocratique, bien qu’en fait les Romains contrôlent la vie quotidienne plus que nous voudrions l’admettre. Nous tolérons les Romains et leur faisons la meilleure figure possible, mais nous ne voulons pas que Rome étende son administration plus loin que l’indispensable. Ils contrôlent déjà trop les mouvements d’argent et rendent la multitude dépendante d’eux. Or nous voulons qu’elle dépende principalement de nous.

C’est cette ligne de fond que nous favorisons en disant que les gens doivent s’occuper de leurs propres vies. Nous aimerions que le gouvernement de César devienne aussi neutre que possible ou qu’il se limite au moins à pourvoir aux choses qui ont pour nous peu d’intérêt, comme les routes, les ponts ou  les égouts. C’est votre devoir de tout faire pour renforcer le gouvernement de Dieu, sur lequel nous avons le contrôle officiel et officieux.

10 – Les prêtres du temple ne se sentent pas soutenus

Grand Prêtre nous ne savons pas si nous, prêtres du temple et autres gardiens stricts de la Loi, avons votre appui. Peut-être parce que vous montrez trop d’intérêt pour vos « Apôtres », ces hommes avec lesquels vous partagez, si vous me permettez l’expression, votre vision suspecte. Cela nous irrite de penser que nous pourrions ne plus avoir  de possibilités de promotion dans le nouveau régime à moins de partager votre vision. Grand Prêtre, votre métier est de préserver la continuité de la Loi et de nos traditions. Laissez nous simplement vous montrer comment gouverner le temple et vous pourrez apprendre beaucoup de nous, de la même façon que nous, prêtres du Temple, nous avons beaucoup apprit de vos prédécesseurs.

A vrai dire, nous n’aimons pas votre façon de parler et d’agir. Mais si je vous parle ainsi sans détours, ne le prenez pas comme une déloyauté envers vous. Nous croyons être loyaux envers quelque chose de plus haut, qui transcende tout Grand Prêtre individuel.

En résumé, s’il vous plaît, cessez d’être ce que vous êtes pour commencer à être comme l’un de nous. Je ne me risque pas à écrire mon nom ou mon lieu de travail, pour le cas où votre colère tomberait sur l’un de mes supérieurs. Je ne me présente que sous le pseudo de « Escrutopo ».

 

Réseau Internet d’informations religieuses

Espagne et Amérique Latine

Décembre 2015

(Traduction Française Maurice Audibert)

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