COMMUNIER À JESUS
José Antonio Pagola«Heureux les invités à la Cène du Seigneur», dit le prêtre en montrant le pain eucharistique à tout le peuple avant d'en commencer la distribution. Quel écho ces paroles ont-elles aujourd'hui chez ceux qui les entendent ?
Beaucoup, sans doute, se sentent heureux de pouvoir communier pour rencontrer le Christ et en nourrir leur vie et leur foi. Quelques-uns se lèvent automatiquement pour accomplir un autre geste routinier et vide de vie. Un nombre important de personnes ne se sentent pas appelées à participer et n'en éprouvent aucune insatisfaction.
Et pourtant, pour le chrétien, la communion peut être le geste le plus important et le plus central de toute la semaine, si elle est vécue avec toute son expressivité et son dynamisme.
La préparation commence par le chant ou la récitation du Notre Père. Nous ne nous préparons pas chacun de notre côté pour communier individuellement. Nous allons à la communion comme une famille qui, au-delà des tensions et des différences, veut vivre fraternellement en invoquant le même Père et en se retrouvant tous dans le même Christ.
Il ne s'agit pas de prier le «Notre Père» durant la Messe. Cette prière acquiert une profondeur particulière à ce moment. Le geste du prêtre, les mains ouvertes et levées, est une invitation à adopter une attitude confiante d'invocation. Les demandes résonnent différemment au moment de la communion: «donne-nous le pain» et nourris notre vie dans cette communion; «que ton règne vienne» et que le Christ vienne dans cette communauté; «pardonne-nous nos offenses» et prépare-nous à recevoir ton Fils...
La préparation se poursuit par l'accolade de la paix, un geste évocateur et puissant qui nous invite à briser l'isolement, la distance et le manque de solidarité égoïste. Ce rite, précédé d'une double prière demandant la paix, n'est pas simplement un geste d'amitié. Il exprime l'engagement à vivre en diffusant «la paix du Seigneur», en guérissant les blessures, en éliminant la haine, en ravivant le sens de la fraternité, en réveillant la solidarité.
L'invocation «Seigneur, je ne suis pas digne...», prononcée avec une foi humble et avec le désir de vivre plus fidèlement à Jésus, est le dernier geste avant de s'avancer en chantant pour recevoir le Seigneur. La main tendue et ouverte exprime l'attitude de celui qui, pauvre et démuni, est ouvert pour recevoir le pain de la vie.
Le silence reconnaissant et confiant qui nous fait prendre conscience de la proximité du Christ et de sa présence vivante en nous, la prière de toute la communauté chrétienne et la bénédiction finale clôturent la communion. Notre foi ne serait-elle pas réaffirmée si nous recevions la communion avec plus de profondeur?
José Antonio Pagola
Traductor: Carlos Orduña
Publicado en www.gruposdejesus.com