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UNE CONFIANCE INDESTRUCTIBLE

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Jn 14, 1-6

C'est clair que la vie de la communauté johannique se reflète dans le  "testament spirituel" de Jésus: une communauté qui souffre inquiétude et accablement, à la suite de la persécution externe et la division interne.

La parole de Jésus s'adresse à cette communauté-là: "Que votre coeur ne se trouble pas". Le verbe utilisé dans l'original grec (ταρασσεσθω: tarasseszo) indique un bouleversement très profond, semblable à un troble aveuglant.

Certes, ce serait aussi celle-là l'expérience des disciples face aux événements survenus dans les derniers jours de l'existence de leur Maître. Et de même c'est la nôtre losqu'il nous arrive quelque chose qui nous dérange profondément dans un sens quelconque.

Le trouble ou l'angoisse surgissent - avec plus ou moins d'intensité - chaque fois que nous faisons le lien de notre chance avec "ce qui arrive", toujours que "ce qui arrive" ne coïncide avec nos désirs ou attentes.

"Ce qui se passe" revêt une double caractéristique: d'une part, cela échappe à notre volonté; d'autre part, c'est toujours transitoire (impermanent). En nous identifiant avec cela, nous devenons des marionnettes des événements, notre humeur échappe de nos mains et nous survivons fluctuant des hauts et des bas.

La sortie ne peut jamais passer par le contrôle impossible ce qui arrive, mais par nous situer nous-mêmes dans un "autre lieu", dans la conscience de ce qui se passe. Ce qui arrive est impermanent; la conscience reste toujours: les hauts et les bas sont remplacés par l'équanimité.

La sagesse consiste, donc, à faire le "pas" de ce qui arrive, à la conscience claire de ce qui arrive. Et nous nous y entraînons à chaque fois que, face à quelque sensation, sentiment, émotion, humeur, circonstance, événement..., nous devenons conscients de ce que nous sentons ou de ce qui arrive en ce moment. En devenant conscient, je prends du recul –je grandis en liberté- et je connecte avec un peu plus de lucidité avec ma véritable identité: je ne suis rien de ce qui pourrait arriver, penser ou sentir, mais la conscience où tout cela apparaît.

La Conscience ne s'inquiète pas, ne souffre pas, ne s'altère pas; elle ne meurt non plus, parce qu'elle n'est jamais née. Elle permet que tout soit. Elle est sagesse qui conduit tout le processus. S'aligner avec elle signifie rester ancré dans notre véritable identité et fluer avec le courant de la vie.

Les paroles de Jésus  visent juste cela: "Croyez en Dieu et croyez aussi en moi". Jésus met en rapport directement la foi avec le calme (paix), dans un appel répété à la confiance. Comme s'il disait: gardez la confiance, faîtes confiance dans ce que le Fond de bonté de l'existence vous soutient en tout temps, car il constitue rien de moins que votre identité la plus profonde.

Nous ne sommes appelés à faire confiance à "quelque chose" que notre mental nous présente, mais à faire confiance à Ce qui s'appelle, entre d'autres mille noms, Confiance et qui se trouve toujours sauf.

Dès la perspective non-dual, le message est flagrant et simple: ayez confiance en ce que vous êtes vraiment, parce que rien ni personne ne pourra le nuire. Dans ce fond, Jésus dit –bien qu'il semble vraiment s'agir d'un dicton traditionnel de la communauté joanniques-, "il y a des nombreux lieux" à savoir, il y a de la place pour tout le monde. Le pluriel signifie, tout simplement, amplitude. La Conscience ou Dieu est "lieu" illimité que nous partageons tous, où nous nous retrouvons tous. Il s'agit de l '"identité partagée", dans lequellle "je suis et vous êtes vous aussi." Ce n'est que quand nous vivons connectés avec elle, que nous nous découvrons un avec Jésus, un avec Dieu.

Face à une telle proposition, ce n'est pas étonnant d'éveiller la question mise dans la bouche de Thomas au sujet du chemin, ainsi que la proclamation sublime de la part de Jésus, "Je suis le chemin, la vérité et la vie."

"Je suis le chemin", "Vérité" et "Vie" ce sont d'autres noms pour faire référence à la Conscience ou à Dieu. Et le chemin n'est autre que la prise de conscience que c'est celle-là notre véritable identité: Je Suis.

Jésus parle conscient de cette identité et ancré en elle. Mais, en étant partagée, nous pouvons chacun de nous dire ses paroles..., toujours et tant que nous soyions en connexion avec qui nous sommes vraiment.

Ce qui est Jésus, nous le sommes tous. Ce qui arrive c'est que nous avons peur de le reconnaître et nous continuons dans l'ignorance qui nous réduit au petit je ou ego, avec qui nous nous sommes identifiés. Et pour notre je il est plus facile, plus confortable et même plus "sage" placer Jésus  sur un haut piédestal, l'adorant, que de le voir comme un "miroir" qui est en train de refléter ce que déjà nous sommes. La lumière nous fait plus peur que l'obscurité: et c'est justement cette peur ce qui nous empêche de faire nôtres les paroles de Jésus.

 

Enrique Martínez Lozano

www.enriquemartinezlozano.com

Traducción: María Ortega

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