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DES IMAGES QUI NE DISENT PLUS RIEN

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Jn 10, 11-18

L'image du pasteur –chère à la tradition biblique et, spécifiquement, à la chrétienne– reste, pour la plupart de nos contemporains, anachronique voire dangereuse, pour les connotations que, d'un point de vue comme la nôtre contient. Cette situation nous oblige à faire un effort pour comprendre, aussi bien la cause pour laquelle elle est devenue si chère à la tradition chrétienne, comme la raison pour laquelle aujourd'hui provoque indifférence, voire rejet.

Dans la Bible, comme dans d'autres sociétés anciennes, l'image du berger a été appliquée au roi du peuple, et évoquait guide et soin. Tout comme le pasteur, le roi avait la responsabilité de conduire le peuple et veiller sur lui.

Transféré à Yhwh, le psalmiste peut chanter, "Le Seigneur est mon berger, rien ne me manque" (Psaume 23), et donne lieu à une perception du divin comme soin amoureux, qui permet vivre dans une confiance inébranlable.

Le quatrième Evangile applique l'image à Jésus, et la première communauté chrétienne commence à le dessiner comme un berger qui charge sur ses épaules la brebis trouvée (dans le contexte de la parabole de Luc 15,4 à 7). Il sera présenté comme un guide qui conduit, nourrit et protège... au point de donner sa propre vie pour ses brebis, tel que le texte d'aujourd'hui l'affirme.

Pas étonnant que cette allégorie ait donné l'occasion d'une spiritualité et une dévotion vaste et profonde tout au long de l'histoire chrétienne. Guide,  soin et protection contactent profondément avec des besoins humains fondamentaux. Il est indéniable, aussi, que cette dévotion a produit des fruits abondants de confiance et d'engagement.

L'image du pasteur allait acquérir, dès le début du christianisme, une telle entité que toute la tâche de l'Eglise sera appelée "pastoral", y compris ceux qui en sont responsables, et seront nommés "bergers".

À quoi est du que cette même image provoque aujourd'hui de indifférence ou rejet? Au changement socioculturel lui-même. Pour commencer, il est compréhensible que des images propres à une culture agraire ne soient pas significatives pour nous qui vivons dans une société industrielle avancée; on a perdu la référence.

Mais ce n'est pas qu'elle ne soit plus significative. Elle provoque même du refus d'emblée parce que, dans notre culture, elle évoque des attitudes de domination ou du moins, de paternalisme et "du caractère moutonnier" correspondant. Pouvoir et soumission sont des réalités corrélatives, qui sont revendiqués et soutenues mutuellement. J'apporte un texte de José Antonio Marina qui l'exprime clairement:

"Dans les sociétés orientales anciennes - Egypte, l'Assyrie, Judea - l'archétype du souverain est le berger, qui guide et conduit ses brebis. Il suffit que le pasteur disparaisse pour que le bétail soit dispersé. Son rôle est celui de sauver le troupeau. Cette figure du monarque implique une figure corrélative du sujet. C'est une brevis qui ne peut pas diriger ses actions, qui ne sait pas où est le pâturage et, si ce n'était pas pour le pasteur, elle serait perdue et mangée par le loup. C'est du moins anachronique que  l'image du berger soit encore utilisée dans la pastorale chrétienne".

Une autre expression fondamentale c'est celle de "donner la vie", comme l'équivalent d'un amour qui ne se donne des limites. À l'extrémité opposée de la voracité égoïque qui voit les autres et les choses comme des objets avec qui satisfaire son propre vide, l'amour de celui qui a transcendé son moi ne cherche qu'à offrir, "donnant la vie" jour  après jour.

C'est un amour qui aspire profondément à l'unité. Parfois, l'expression  "ramener tous au bercail" a été comprise comme mandat prosélytique pour "convertir" les autres, les ajoutant à s propres croyances. Une lecture de ce genre ne peut être que mythique.

C'est propre au stade mythique se croire en possession de la vérité absolue et se sentir pressé de la porter ou de l'imposer aux autres, même "pour leur propre bien": pour les sortir du "mensonge" et les amener à la lumière. Mais, comme si lucidement Raimon Panikkar a écrit, "l'image de " un seul berger et un seul troupeau " est une image eschatologique qui ne doit pas être appliquée dans l'histoire".

Plus concrètement, le texte que nous analysons, semble qu'il s'agit d'un ajout, de la part d'un glosateur posterieur, avec lequel on a prétendu encourager l'unité des membres de la communauté, provenant aussi bien du  judaïsme que du paganisme.

 

Enrique Martínez Lozano

www.enriquemartinezlozano.com

Traducción: María Ortega

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